Retranscription : Intervenants : Fabrice : Fabrice Florent (l'animateur) Louise : L'une des invitées Marie : L'autre invitée [00:00:00] (Jingle musical de "La Gêne Occasionnée") Fabrice : Bonjour, bonsoir, bon après-midi à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de La Gêne Occasionnée. Je suis aujourd'hui avec Louise et Marie. Salut les filles ! Louise et Marie (en chœur) : Salut Fabrice ! Fabrice : Merci beaucoup de venir à mon micro. Vous avez un projet qui s'appelle "Grand Tour", et c'est pour ça que je voulais vous recevoir. Est-ce que vous pouvez, pour commencer, vous présenter l'une et l'autre ? Louise : Oui, bien sûr. Alors moi c'est Louise, j'ai 29 ans. Marie : Et moi c'est Marie, et j'ai 29 ans aussi. Fabrice : OK. Et alors, c'est quoi ce projet "Grand Tour" ? [00:00:32] Marie : Alors, "Grand Tour", c'est un projet qu'on a monté toutes les deux il y a quelques mois. En fait, on a décidé de partir faire un tour de France pendant un mois pour aller à la rencontre de personnes qui ont changé de vie professionnelle. L'idée, c'était vraiment de s'inspirer, de voir ce qui se faisait ailleurs, parce qu'on était toutes les deux un peu dans une phase de questionnement par rapport à nos propres carrières. Fabrice : D'accord. Vous faisiez quoi avant, justement ? Louise : Moi, j'étais consultante en ressources humaines dans un grand cabinet de conseil à Paris. Un métier très classique, très formaté, euh... qui sur le papier était super, mais dans lequel je ne me retrouvais plus du tout. Marie : Et moi, j'étais dans la communication et le marketing, également dans un grand groupe. Et un peu comme Louise, j'avais ce sentiment de... de "bullshit job", de faire des choses qui n'avaient pas vraiment de sens pour moi, et une envie de trouver plus d'impact, plus d'alignement avec mes valeurs. [00:01:25] Fabrice : Et comment est venue l'idée de ce tour de France ? C'est quand même un sacré projet. Louise : En fait, ça s'est fait assez naturellement. On se plaignait beaucoup toutes les deux, comme beaucoup de gens de notre génération, de ce manque de sens. Et un soir, en discutant, on s'est dit : "Et si on arrêtait de se plaindre et qu'on allait voir concrètement comment font les gens qui ont osé sauter le pas ?" L'idée, c'était de sortir de notre bulle parisienne et d'aller chercher des témoignages concrets, pas juste lire des articles sur internet. Marie : Exactement. On voulait des vraies histoires, avec les difficultés, les doutes, mais aussi les joies. Et on s'est dit que le meilleur moyen, c'était de prendre notre voiture et d'aller les rencontrer. [00:02:08] Fabrice : Et concrètement, comment vous vous êtes organisées ? Vous avez démissionné ? Marie : Oui, on a toutes les deux quitté nos jobs. C'était un peu le grand saut. On a mis de l'argent de côté pendant plusieurs mois pour pouvoir financer le voyage et vivre un peu sans salaire. Louise : Et pour trouver les gens à interviewer, on a beaucoup utilisé les réseaux sociaux, notamment LinkedIn et Instagram. On a créé une page pour notre projet, "Grand Tour", et on a lancé des appels à témoins. On a été hyper surprises par le nombre de réponses. Les gens étaient très ouverts et avaient vraiment envie de partager leur expérience. On a reçu des dizaines et des dizaines de messages. Fabrice : C'est génial ! Et quel genre de profils vous avez rencontrés ? [00:03:01] Marie : On a vu de tout ! On a rencontré une ancienne avocate devenue céramiste, un couple d'ingénieurs qui a ouvert une boulangerie bio à la campagne, une femme qui a monté une librairie itinérante dans un camion, un ancien financier qui s'est reconverti dans l'agriculture urbaine... C'était hyper varié. Le point commun, c'était vraiment cette quête de sens et l'envie de créer un projet qui leur ressemble. Fabrice : Et qu'est-ce que vous avez appris de toutes ces rencontres ? Qu'est-ce qui en est ressorti ? Louise : Le premier truc, c'est que la reconversion, ce n'est pas un long fleuve tranquille. (Rires) Tout le monde nous a parlé des galères, des moments de doute, des difficultés financières. Personne n'a dit "j'ai claqué la porte et tout était parfait". C'était très déculpabilisant, en fait. Ça nous a montré que c'est normal d'avoir peur et que ça fait partie du processus. [00:03:57] Marie : Et le deuxième enseignement, c'est l'importance du réseau et de l'entourage. Presque toutes les personnes qu'on a rencontrées nous ont dit qu'elles n'y seraient jamais arrivées seules. Que ce soit le soutien du conjoint, des amis, ou le fait de s'intégrer dans un réseau d'entrepreneurs local... C'est hyper important de ne pas rester isolé dans son projet. Louise : Et enfin, je dirais que la notion de "réussite" est complètement redéfinie. Pour eux, la réussite, ce n'est plus forcément un gros salaire ou un statut social, mais plutôt le fait d'être en accord avec soi-même, d'avoir un rythme de vie qui leur convient, de créer de la valeur à leur échelle. [00:04:40] Fabrice : Et vous, personnellement, où est-ce que ça vous a menées, ce voyage ? Est-ce que vous avez trouvé vos voies ? (Rires de Louise et Marie) Marie : Alors, on n'a pas encore la réponse définitive ! (Rires) Ce voyage, c'était vraiment une première étape pour ouvrir nos chakras, pour déconstruire l'idée qu'on se faisait du travail. Ça nous a donné plein d'idées, plein de pistes. On a réalisé qu'on aimait beaucoup le contact humain, la transmission... Louise : Oui, et on a adoré créer du contenu autour de notre projet, raconter ces histoires. On continue d'ailleurs d'alimenter notre compte Instagram. Pour l'instant, on se donne le temps de décanter tout ça. On a des pistes, on explore des formations, on rencontre encore des gens. Le voyage nous a surtout donné la confiance nécessaire pour ne pas nous précipiter dans un nouveau CDI qui ne nous correspondrait pas. [00:05:31] Fabrice : Vous avez un conseil à donner à celles et ceux qui nous écoutent et qui sont, peut-être, dans la même situation de questionnement que vous ? Marie : Je dirais de commencer petit. On n'est pas obligé de tout plaquer du jour au lendemain. Ça peut être commencer par en parler autour de soi, aller à des conférences, contacter une personne sur LinkedIn dont le parcours vous inspire pour lui proposer un café... Juste mettre un pied en dehors de sa routine, ça peut déjà déclencher beaucoup de choses. Louise : Et je rajouterais : oser être curieux. Ne pas avoir peur de poser des questions, même si elles semblent naïves. Les gens sont souvent très heureux de parler de leur parcours. C'est ce qu'on a découvert avec "Grand Tour", et c'est une source d'inspiration inépuisable. Fabrice : Eh bien, merci infiniment à toutes les deux, Louise et Marie, pour ce témoignage passionnant. On peut retrouver votre projet sur Instagram, c'est bien ça ? Marie : Oui, c'est @GrandTour.Project. Fabrice : Super, on mettra le lien dans les notes de l'épisode. Merci encore ! Louise et Marie : Merci à toi ! [00:06:28] (Jingle musical de fin de "La Gêne Occasionnée")
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